La culture d’algues en serre : une piste à exploiter
Parmi les valorisations innovantes, la culture de micro-algues en serre commence à se faire connaitre. En Bretagne, une unité de biométhanisation de 250 kW produit déjà depuis plus d’un an de la spiruline ; une micro-algue aux nombreuses qualités nutritionnelles (complément alimentaire) pouvant également être utilisée en cosmétique. La chaleur produite par l’unité est ainsi récupérée pour chauffer les bassins de production et sécher la spiruline qui sera ensuite commercialisée.
En Wallonie, l’idée fait son chemin et des projets sont en cours de réflexion. C’est le cas de Perséphone, un projet pilote qui étudie – notamment – la viabilité technique d’un couplage entre biométhanisation et culture de microalgues. Actuellement, les partenaires du projet Perséphone effectuent des tests dans cinq exploitations agricoles (en Belgique, France, Allemagne et Luxembourg) avec pour volonté globale d'apporter « une nouvelle valeur ajoutée aux unités agricoles existantes afin de les pérenniser à l'horizon 2020-2030. »
Pour étudier la culture d’algues en serre, c’est la ferme du Faascht (Province du Luxembourg) qui sert de terrain d’expérimentation à Perséphone. Concrètement, il s’agit d’utiliser une fraction du digestat, second produit issu du processus de fermentation de la biométhanisation, pour nourrir les algues. Actuellement, les tests montrent que l’usage de ce digestat filtré dans la culture d’algues permet une belle productivité.
Notons que les débouchés de cette culture d’algues sont nombreux : pharmaceutique, cosmétique, bio-plastique et biodiesel. Benoit Toussaint, porteur du projet Perséphone et membre de l’asbl Au pays de l’Attert, évoque même l’idée de réutiliser les algues produites comme intrant en biométhanisation.
Valoriser la chaleur pour sécher son foin et chauffer sa fromagerie, c’est rentable !
La technique de « séchage en grange » constitue elle aussi une belle manière – pour les exploitations de vaches laitières par exemple – de valoriser la chaleur produite par la cogénération. En effet, cette technique permet de rentabiliser son installation durant les mois d’été, et de rendre l’exploitation moins dépendante des compléments nutritionnels grâce à un fourrage séché très protéiné et de haute qualité.
Grâce à ce système de séchage, couplé à un réseau chaleur, Francis Claudepierre, propriétaire d’une installation de biométhanisation agricole à Mignéville, a pu réaliser de belles économies et, ainsi, augmenter son cheptel.
Depuis peu, la chaleur générée par son unité permet également d’apporter la chaleur nécessaire à sa fromagerie. Celle-ci transforme 200 tonnes de lait annuellement et produit 24 tonnes de fromage par an.
Penser global pour pérenniser son projet
En matière de valorisation chaleur, on constate donc que les biométhaniseurs ont un panel de possibilités devant eux et que leurs choix dépendront fortement de la configuration de leur installation, de leur budget et – bien entendu – de la réflexion menée en amont du projet.
Gérard Préat (Cinergie scrl) souligne d’ailleurs que « l’utilisation finale que l’on fera de la chaleur produite doit être réfléchie, dès la conception du projet, de manière globale. » En d’autres mots, outre les besoins thermiques de son exploitation agricole, il est important de cerner les besoins du territoire qui nous entoure.
Plus d’infos ?
- Panorama de la filière biométhanisation en Wallonie. Edition 2017 – ValBiom
- L’actualité du secteur sur www.valbiomag.labiomasseenwallonie.be
- L’univers de la biomasse sur www.labiomasseenwallonie.be





















