ValBiom vient d’éditer le Panorama de la Biométhanisation. Zoom sur ce secteur qui a connu en 2015 plus de stabilité et un climat législatif plus serein. La micro-biométhanisation est désormais bien installée en Wallonie, avec 11 unités en fonctionnement. De nombreux projets de biométhanisation visant la production d’énergie sont à l’étude, mais sans nouvelles concrétisations. 2016 a d’ailleurs vu certains de ces projets avancer, voire même commencer la construction. Le biométhane pourrait être bientôt disponible en Wallonie, les réflexions qui ont émaillé 2015 devraient déboucher prochainement sur un arrêté du Gouvernement wallon.

Le secteur en quelques chiffres

En 2015, 46 unités de biométhanisation sont en fonctionnement en Wallonie. Parmi celles-ci, 21 sont de type agricole, 1 traite des déchets organiques issus des déchets ménagers (collecte en porte à porte), 9 sont accolées à des entreprises agroalimentaires (dont 7 traitent les eaux de process), 10 sont des CET (centres d’enfouissement technique) dont on récupère le biogaz produit, et 5 traitent des boues de station d’épuration (STEP). Ces unités représentent une puissance électrique installée de 60 MW, et une puissance thermique de 120 MW. La biométhanisation a donc produit 198 GWhél et 275 GWhth en 2015. Parmi ceux-ci, 187 GWhél ont été valorisés sur site ou revendus, tout comme 176 GWhth ( le solde étant consommé pour les besoins du process). Cela correspond à la consommation d’environ 50.000 ménages pour l’électricité, et 5.000 ménages pour la chaleur.

La micro-biométhanisation fait sa place en Wallonie

Il existe désormais 11 unités de micro-biométhanisation, comprises entre 10 et 44 kWél. En 2015, 5 ont été mises en service. Ces projets visent l’autonomie énergétique des fermes dans lesquels ils sont installés. 2016 a également vu quelques projets émerger, mais avec la crise du secteur bovin, les investissements se sont ralentis. Des unités de production à l’étude Bien que de nombreux projets de biométhanisation visant la production d’énergie sont à l’étude, 2015 n’a pas vu de nouvelles constructions. L’un des freins majeurs est le financement de ces projets. En effet, les banques restent frileuses pour le financement de ce type de projets, malgré les changements législatifs qui auraient dû les rassurer.

Un climat législatif plus serein

De la fin 2013 à mi-2014, de nombreuses législations avaient été modifiées. Le secteur de la biométhanisation agricole avait alerté les autorités de leur situation financière difficile, notamment en raison d’un effondrement du prix des certificats verts. Il en a résulté un plan de sauvetage pour les unités existantes, et une revalorisation du taux de certificats verts pour les nouveaux projets. Cela a permis le maintien des unités existantes, et à de nouveaux projets en micro-biométhanisation de se concrétiser. En parallèle, le Gouvernement wallon avait adapté les rubriques du permis d’environnement, avec la création d’une rubrique concernant plutôt les petits projets à la ferme, et en agrémentant la rubrique concernant les projets de plus grandes envergures de conditions sectorielles. Même si celles-ci ont été moyennement bien accueillies par le secteur, elles ont permis d’établir un socle commun pour les nouvelles unités. D’autres réflexions ont eu lieu, concernant notamment le Code de développement territorial, qui sera disponible début 2017.

Le biométhane, en réflexion

Grâce à différents projets, la faisabilité technique (pour le raccordement au réseau de gaz) et économique (soutien financier suffisant) est à l’étude en Wallonie. Le cadre législatif existe depuis plusieurs années, mais certains points devaient être éclaircis. De plus, la méthode de soutien doit être également validée. Une réflexion a donc été menée concernant l’injection de biométhane, qui a permis en 2016 d’aboutir à la rédaction d’un Arrêté du Gouvernement wallon, prochainement disponible.