PhiTech (sprl) est une jeune entreprise wallonne active dans le secteur de la biomasse. Mise sur pied en 2016, l’entreprise apporte aujourd’hui des solutions variées au consommateur pour lui permettre de valoriser ses cultures de saules.
Rencontre avec Olivier Poncin, l’un des trois co-fondateurs de la startup.
Un trio à la tête de PhiTech
L’aventure PhiTech débute en 2013. A la genèse du projet, deux agronomes et un économiste décident de s’associer pour mieux valoriser les cultures énergétiques (miscanthus, saule) et leur trouver des débouchés porteurs, tout en offrant des revenus décents aux agriculteurs et en respectant l’environnement.
« A l’origine, nous ne nous sommes pas arrêtés sur une culture en particulier. Ce n’est qu’après une période de réflexion et d’observation que nous nous sommes intéressés au saule, une culture aux multiples avantages et aux techniques variées, » explique Olivier Poncin, agronome de formation et co-fondateur de PhiTech.
Etudes de cas concrets à l’étranger
Après avoir constaté qu’en Belgique, les essais de cultures énergétiques de saules avaient été peu concluants, le trio est parti à l’étranger (Allemagne, Danemark, France) pour en savoir plus. Les expériences de terrain alimenteront leur réflexion et forgeront leur philosophie. Rapidement, les trois associés baseront le fonctionnement de PhiTech sur le modèle de plantation et de valorisation danois.
« Grâce à la technique danoise, on constate qu’en 2ème récolte, pour des taillis linaires de saules, on obtient une production de 16,5 tonnes de matières sèches par hectare et par an. C’est 1,5 tonnes de plus que ce que la littérature mentionne, » raconte Olivier Poncin.
Une vingtaine de projets sur les rails
Après un an d’existence, PhiTech encadre actuellement une vingtaine de projets (chaudières biomasse essentiellement), tous à différents stades de développement. Concrètement, il faut compter entre un an et un an et demi pour la construction d’un projet, avant sa concrétisation.
L’activité de la startup est triple : elle propose à ses clients des solutions en matière d’installation de chaudières, elle sous-traite l’installation à des installateurs locaux et elle met en place la culture TTCR (Taillis à Très Courte Rotation) grâce au matériel spécifique dont elle dispose.
PhiTech met également en place des parcelles témoins. Parmi celles-ci, on peut citer une parcelle de TTCR de saule de 20 ares à Temploux et une autre d’une dizaine d’ares à Gembloux. Via ces projets témoins, PhiTech souhaite démontrer la diversité des solutions qui existent en TTCR.
Outre les trois associés, PhiTech travaille avec des financeurs externes. L'entreprise peut également compter sur le savoir-faire d’entrepreneurs agricoles (usage de leurs tracteurs et bennes) et sur l’équipe de ValBiom (dont PhiTech est membre depuis 2017).
ValBiom, un allié neutre et scientifique
« En tant que société, on a besoin de scientifiques et de personnes ressources pour aiguiller les demandes de nos clients vers des professionnels du secteur. Etre membre de ValBiom, nous permet donc d’étendre notre réseau et de conseiller nos clients. » explique Olivier Poncin.
Avantages et débouchés du saule
D’après les chiffres de terrain, collectés au Danemark, en France et en Allemagne : 1 hectare de saule produit chaque année l’équivalent en énergie primaire de 6.000 litres de mazout.
Le saule a pour avantage :
- de s’adapter à tous types de terrains (dont les terrains lourds et humides) et à diverses conditions climatiques ;
- grand choix de variétés en Europe (une centaine environ) ;
- débouchés multiples :
- bois-énergie (chaudières, cogénérations) ;
- matériau de construction, matériau de lutte contre l’érosion, de stabilisation des berges, etc. ;
- rôle épuratoire dans les stations d’épuration.